Une nuit à voler sur Madrid avec Mystery Jets.
Samedi 16 octobre 2010.
Madrid, Malasaña, 19h32:
Dire que les femmes n´ont pas la notion du temps lorsqu´elles se préparent pourrait se considérer comme une vérité plus grande que l´obsession que portait Mark Chapman pour Jonh Lennon, traduite par un tragique meurte qui aura choqué. Vous connaissez la chanson, elles vous lâchent “j´arrive”, et soit elles sont vraiment lentes pour aller de la salle de bains jusqu’à la porte, soit il s’agit d’un code pour nous dire “oui, oui j´arrive...dans dix minutes”.
Elisa, ma chère cavalière, ne devait en principe pas assister au concert de Mystery Jets, pour ma part je les avait déjà vus lorsqu’ils ont fait la première partie d´Arctic Monkeys en février dernier et depuis n´a cessé de grimper mon admiration pour une bande de jeunes qui créent de la bonne musique indie; et pour le chanteur, Blaine Harrison, dont la volonté est énorme. Je devais y aller avec José, grand admirateur de tout ce qui est original, péquenaud comme merveilleux, qui est tombé amoureux de ce son synthétisé de “Two doors down”. Sur ces deux curieux éléments que le monde a bien fait a apporter je reviendrais plus tard. Elisa a réussi à se libérer pile lorsque tombait le jour J et décidai finalement de prendre l´avion pour Madrid et de se présenter à la fnac pour s´approprier d’ un de ces tellement canon tickets de ticktackticket. Ils sont magiques. Nous sommes finalement trois.
Malasaña, 19h40:
La jeune fille a enfin fini son oeuvre, ça me rappelle une de ces putain de chaînes que j´ai une fois reçue sur pourquoi on aime tant les filles, et il est vrai qu´elle a valu vraiment le coup cette attente! J´espère seulement que ce coquin de Blaine sera suffisemment shooté au sushis pour ne pas l´apercevoir dans la petite salle du Moby Dick Club.
Moncloa, 20h00:
Et finalement ponctuels! Toutefois à seulement une heure de l´ouverture des portes, et pour combler la super idée de José de choisir ce moment pour arriver vingt minutes à la bourre. C´est un type grand, qui aime soigner son appararence. Sa tête est une vraie encyclopédie des sport collectifs mais également fort cultivé dans le milieu musical et cinématographique. Si tu veux te marrer un coup, imiter les Backstreet Boys ou n´importe quel artiste pop des années 90’s en guise de foutage de gueule, commenter à quel point se défonçaient les gens dans les 60’s, ou encore halluciner fasse aux minuscules shorts des footballeurs des années 70’s et 80’s, José Manuel Andrés Martinez est ton pote, qui en plus te fera triper avec son lexique. Mais bon...je savais bien que ce foutu kebab devrait attendre l´aftershow. Vous penserez que je suis un stressé, eh oui! Je le suis, je deviens nerveux avec les horaires lorsqu´un évènement comme celui-ci a lieu. Donc après avoir souhaité toute la médiocrité a ce sale match de présaison que disputait l´équipe de foot de la résidence de José, nous nous mirent à marcher dans la bouche du métro, ingérés par un début d´ambiance rock’n’rollesque!
Moby Dick Club, 20h51:
Le trajet a été rapide après tout. J´appréhendais un peu du fait qu’ Elisa parlait français et José espagnol, mais bon gros tu sais ce que c´est finalement, bon feeling. S´ils ont su s´entendre c´est parce qu´ils savent faciliter les choses. Entre traductions, imitations de Gareth Gates, ou commenter de quelle farfelue manière on va payer ce fichu voyage de l´Équateur, le temps passai vite.
La queue me parut plutôt longue pour ce qui est le Moby Dick Club, dont la salle possède une personnalité et charme attrayants. J´y avais déjà été lors du dernier nouvel an avec Élisa, courtoisie d´Alexis Vanhaecke. La salle peut accueillir environ 400 personnes...ou plus, c´est le typique bar où reignent une intimité et chaleur propres à ce genre de lieu. On peut apprécier des maquettes de navires, des rames, une guitarre géante...tout cela légèrement dominé par une petite scène dont le fond est décoré avec une baleine blanche, le logotype “Moby Dick Club” et un fare. Là tu te dis, “Putain, qui a eu cette idée démente?” C´est dingue, bien que je ne vois le capitaine Achab nulle part.
Moby Dick Club, 21h00:
Comme il se doit dans tous le concerts, pendant que la salle se remplit, il est classique qu´un groupe fasse la première partie du spectacle, ici “San León”, qui ont oublié d´amener leurs cds pour les vendre et que “on peut le télécharger ou l´acheter à la fnac”. Se sont des gars agréables, rien qu´en regardant le chanteur/guitarriste et le mec au synthé tu as le sourire aux lèvres. Le bassiste paraît à sa manièr, présent mais concentré. Le guitarriste au visage caché par ses longs cheveux nous rappelle le typique musicien en transe musical. Le batteur est sans doute le meilleur sosie de Fab Moratti, son homologue chez The Strokes. Leur musique est pépère, bon karma, en allant d´une charmante ballade jusqu’à un truc plus déchaîné qui t´envoie direct sur les tropiques avec ta chemise ouverte et une Pinha Colada à la main. Bref, un groupe correct et agréable avec lequel on passe un bon moment pendant que les Mystery Jets finissent leurs sushis.
Moby Dick Club, 22h07:
Derniers arrangements et balances. José blague sur un ingé qui ressemble à un ex-détenu, avec la coiffure à la Tony Monero et des tatouages sur ses bras fins mais fibreux. Elisa finit la bière qu´on a payé 4€. Saleté de bar.
Les lumières s’éteignent et me vient donc une sensation merveilleuse. J´étais habitué à voir des concerts au Palais des Sports, ou Vistalegre et même le Calderón, des foutoirs immenses ou le black-out provoque une marée de cris et de “YOUHOUS”. Pour être franc je ne pensais pas que ce serait la même au Moby Dick. J´ai eu tort. Ce fut différent, certes; mais ce macrocosme que j´ai expérimenté avec les RHCP, Oasis ou même The Killers s´est maintenu fidèle à lui-même mais s´est concentré dans univers beaucoup plus petit et intime. Une petit frère, bien mignon, un début par lequel passent grand nombre de groupes et un stade qui finalement s´avère être tout aussi grandiose qu’ en étant entouré de 50 000 personnes. Le dernier à monter sur scène est Blaine Harrison, chanteur et guitariste.
La première fois que je les vit jouer avant Arctic Monkeys le 5 février dernier, je pensai que Blaine avait eu un accident ou s’ était blessé lorsque je l´ai vu apparaître avec des béquilles. J´étais loin et je ne pouvais cerner clairement son physique. Ce n’est que quelques jours plus tard, en creusant sur le groupe, que j´ai compris cette scène: Blaine souffre d´une maladie attaque la partie inférieure de son corps, rabaissant sa force et masse musculaire. “J´ai commencé la musique car je ne pouvais plus faire de sport, avait-il déclaré à un magazine”. Je suis sûrement sensible et donc subjectif, mais depuis je n’ ai cessé d´admirer ce mec pour les effort qu´il accomplit, lors de tournées mondiales, ou même supporter tout simplement de travailler et vivre dans un milieu aussi rude comme le show-business et l´industrie musicale. À tout cela ajoutez cette fuckin’ great musique qu´ils nous offrent et qui ne fait que confirmer l´incroyable splendeur que vit le Royaume Uni vis-à-vis de l´éruption massive de très bons groupes de musique. Qu´est ce que vous voulez que je vous dise! C´est canon.
Moby Dick Club, 22h10:
Le show démarre suite à une brève intro avec un thème de leur dernier album Serotonin (Hormone du plaisir, bien vu les mecs!), “Alice Springs”, qui d´ailleurs commence à se reproduire sur mon iPhone. Soucis technique. Le son à fond fond les ballons, tout le monde se mate en se demandant comme si la réponse se trouvait là “Putain de bordel de merde, ils sont cons ou quoi?” En résumé: FAIT PAS CHIER. Il nous faut boucher nos oreilles pendant ces cinq premières minutes, eux dans leur coup évidemment, heureusement tout s´arrange, surtout quand démarre “Half in love with Elizabeth”, premier single du concert vraiment maîtrisé par le public avec son attrayant “lolo lo lo” (c´est bon arrête de te marrer!), jamais autant de monde avait été a moitié amoureux de cette fille nommée Élizabeth. Suivant de près arrive la chanson qui donne titre à l´album: “Serotonin”, un thème bien frais qui, bien sûr, propage le plaisir. Et ce sera ainsi de suite, avec des filles complètement timbrés à ma gauche et des serveuse qui profitent au maximum à ma droite, jusqu´au bis, en passant par une drôle “Young Love”, la nostalgique “The girl is gone”, une électrifiante “Show me the light” et finissant avec cette folle “Two doors down”, avec excitation inclue de José face à ce son si magnifiquement “eighties” du refrain. Suite à quelques “gracias” parfaitement prononcés et un flatteur “ vous êtes mille, mille, mille fois mieux que le public de Barcelone” de la part de Blaine, arrive un bis éclair qui sera suivi par le rêve de “Dreaming of another world” et la détente de “Flakes”.
Ces jeunes de Twickenham ont su faire preuve d´une créativité et musique très mûres en nous offrant un “melting pot” de genres et instrumentales qui sûrement nous apporteront des moments chauds bouillants dans le futur, s´ajustant de façon idéale dans ce panorama qui se donne au Royaume Uni ,et aux États Unis en moindre quantité, se réjouissant d´assister à la naissance de fabuleux groupes de rock dans leurs quartiers et villes. Pouvons-nous espérer l´arrivée d´une nouvelle période musicale aussi pleine que les “sixties”? To be continued...
Tribunal, 23h45:
Enfin cet enfoiré de kebab que nos corps réclamaient depuis 20h00. La soirée finira à l´Independance Club, où ont mixé nos chers Avions Mystérieux pour nous offrir une séance qui, si bonne fut-elle, ne pouvait faire face à ce qui l´avait précédé.
Heure de dormir.
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